Google IO 2013 s’est terminé le 17 mai. Cette conférence fait écho à deux sociétés dont je suis fan. Autrefois sur des terrains très différents, les deux sociétés se font la guerre autour de la technologie Mobile (smartphone et tablettes).
J’ai suivi une bonne partie de cette conférence. La dernière en date avait retenu mon intérêt datait de 2009 avec la sortie de Google Wave. Dans cet article, je tenterai de cerner quelques tendances pour voir au final quelles sont les implications pour Apple.
Perspectives Google
Google depuis 1998, s’est rapidement distingué comme étant un moteur de recherche différent et très performant. Au fur et à mesure, cet outil en ligne investit du temps et de l’argent dans d’autres services web, pour la plupart gratuit. Le modèle est simple, collecter le plus possible de données sur les utilisateurs afin de proposer des liens commerciaux toujours plus pertinents. Cette tâche est automatisée à l’extrême et c’est cette activité qui génère le plus gros des revenus. Google sait par nécessité gérer d’énormes bases de données et les gros trafics simultanés ne lui font pas peur.
Dans le même esprit, Google lance Android en 2007. Ici c’est un système d’exploitation libre pour alimenter les smartphones. Ici, c’est la géolocalisation qui est le nouvel enjeu. Pouvoir comprendre la navigation de l’utilisateur pas seulement dans le navigateur, mais dans la vie de tous les jours. Le smartphone nous suis partout et par le réseau cellulaire il est traçable.
Le sujet principal de cette conférence concernait Android et Chrome. Ce dernier est le navigateur créé par Google fin 2008. Rapidement, il sut se faire une place sur l’écosystème des navigateurs web. Il supplentat Internet Explorer, pour la grande joie de tous ceux qui travaillent pour dans ce secteur d’activité. Ceux mêmes qui devaient passer un temps infini à déboguer pour navigateur de m…. En concentrant des ressources importantes dans un navigateur, Google s’assure d’avoir un outil optimal dont il avait le contrôle de manière à rendre encore plus fluide l’expérience des outils en lignes ; au travers de la recherche ou des Google Apps.
Chrome est toujours une priorité pour Google, c’est lui qui fait le lien entre les services en ligne et les smarphone et tablettes. Nous sommes en lignes utilisant des services web qui ne nécessitent ni plug-in ni application, mise à jour, licence. De ce point de vue, c’est un grand soulagement. Ainsi Google Hangouts, est en train de devenir le nouveau standard pour la conférence vidéo. Nous pouvons y chatter, y échanger des fichiers et sur l’ordinateur, tout passe par le navigateur. Le système d’exploitation est placé au deuxième plan. Une seule obligation, être connecté à un compte Google+. L’autre géant dans ce secteur a grand intérêt à revoir son modèle économique qui facture les conférences vidéos à plusieurs.
Enfin, avec le même compte, tout se synchronise avec les applications mobiles sur les smartphones ou tablettes.
Interfaces
Google depuis quelques années passe beaucoup plus de temps sur la qualité de l’interface. Au départ, les équipes phares de cette société étaient les ingénieurs. Peu à peu, le design sous l’influence d’Apple devient incontournable. Je ne suis toujours pas très fan des interfaces Android. Par contre, je fus impressionné devant le nouveau look de Google+. Un côté, flat design, entendez, avec beaucoup d’aplats et peu de relief.
Les fonctions apparentes sont très minimalistes, mais elles restent intuitives. Par contre, les médias sont à l’honneur en passant l’affichage de deux à une colonne à chaque fois.
Map
L’outil en ligne Google Maps est complètement revisité. La recherche s’affiche en direct dans la carte. Celle-ci intègre Google Earth et l’aperçu 3D en vectoriel. Google à l’image de la gestion des données du web avec son moteur a excellé dans la collecte des données cartographique depuis 2004. Plusieurs services ont révolutionné notre utilisation quotidienne des plans:
- L’utilisation de l’Ajax avec une mise à jour instantanée des données
- L’approche participative des utilisateurs (notes et photos)
- Le street view lancé en 2007 qui prend en photo avec une voiture spécifique toutes les rues et façade
Évidemment, cet outil se retrouva rapidement sur les smartphones. Google le rend accessible à d’autres services. La géolocalisation permit du coup d’utiliser les Google Map, sur les iPhone comme un service puissant de GPS.
Et Apple
Depuis le début Apple n’a pas vraiment été intéressé par les services internet. Internet s’est développé sur des principes participatifs qui vont à l’encontre de la logique d’Apple. Et pourtant, Apple a souvent contribué à titre personnel à des projets open source. Je ne citerai que le système UNIX, cœur des systèmes d’exploitation actuel et webkit, le moteur derrière le navigateur web Safari. Pour le reste, tout s’est toujours développé dans le plus grand des secrets. Internet en général, et le web en particulier reposent sur l’intelligence collective. Les sources sont ouvertes et le modèle économique repose sur la publicité ou l’utilisation des données exploitable par les annonceurs. Dans ce cadre Google excelle. Avec le temps, il a su manier des données de plus en plus complexes. Ces services sont devenus des standards: le moteur de recherche, les maps, Google Earth, gmail, Drive (la suite de type office dans le cloud). De son côté, Apple, après avoir essuyé quelques échecs sur les services de type cloud, a su proposer une solution qui simplifie énormément les données essentielles entre tous les supports. Par contre, au dire des nombreux développeurs de renom, le service n’est pas facile à intégrer dans ces applications.
En 2012, Apple, décide de ne plus dépendre de Google pour son service de carte. Ce fut un gros couac. Le service fut lancé dans l’urgence. Cela révèle une grande limitation de cette entreprise qui excelle dans la création d’environnements autonomes dans lesquels gravitent des machines (Mac, iPhone, tablettes) et des applications. Par contre, ici, il s’agit de maîtriser des données très lourdes qui résident dans la puissance du moteur de recherche, la collecte des données (avis et photo), la visualisation satellite. Tous ces paramètres sont encore hors de portée de cette compagnie. Fort heureusement, Google a rapidement réagi en lançant une application pour iOS, qui malheureusement ne peut pas encore être choisie comme application par défaut.
Et c’est là qu’Apple pourrait trouver une piste pour combler son retard. Il s’agirait de continuer à exceller dans des environnements semi-fermés tout en laissant plus d’ouverture dans les préférences du système iOS. Je m’explique: nous pourrions imaginer un nouveau système d’exploitation iOS qui serait plus modulable dans les applications de base qui sont au service des applications tierces. Je pense à celle qui sert de plan, au navigateur internet, au calendrier. Ce serait idéal de décider au niveau du système quelle sera l’application par défaut: celle d’Apple ou d’une autre société si nous ne sommes pas satisfaits de la première. Vous pourriez me dire: “Ok, mais là c’est Google qui risque de récupérer et de profiter des données”. Oui et alors? Le business d’Apple repose sur la vente d’appareils performants et à la pointe et non sur la vente et l’utilisation des données.
Nous en saurons plus après la WWDC 2013 qui démarre aujourd’hui. C’est la conférence annuelle pour les développeur Apple
Mise à Jour le 10/06/2013 à 21h
Je viens de visionner la dernière conférence Apple. Je mets à jour cet article.
- Plan, l’équivalent de Google Map, devient une application à part sur le Mac. Elle se synchronise directement avec les appareils iOS. Reste à voir si la localisation a fait des progrès.
- Le lecteur d’e-pub enfin sur le Mac. Il apporte de nombreuses fonctionnalités et se synchronise automatiquement avec les autres supports.
- La suite Office pour Mac: iWork, entièrement éditable dans le navigateur. Les démontrations en ligne sont impressionnantes.
- Un bon titanesque dans les interfaces en général et dans iOS en particulier. Fabuleux!! On voit que Jony Ive est revenu aux manettes. La typographie Helvetica Neue devient vraiment centrale. Elle remplacera peu à peu l’antique Lucida. Il est possible de voir des captures d’iOS 7 sur le site officiel. Je vous recommande cet article de John Gruber sur le sujet.
Globalement c’est très prometteur pour le cloud et iOS annonce un virage important vers un nouveau design dans les futurs systèmes d’exploitation Apple. Nous sortons de l’ère Jobs/Forstall. Le Mac sera le prochain. Tout comme le challenge de Chrome qui surfe sur les OS, la suite iWork en ligne joue la même carte avec beaucoup de Panache. Nous devrons tester dans le réel.